Première expérience d'un déménagement. Ce n'est pas une mince affaire mais ça permet de faire le vide :)
Gilles déjà parti vers l'Empire du Milieu, il revenait aux Liégeois la sympathique tâche de vider 10 ans de souvenirs. Car en quelques années, avec deux loustics, on en emmagasine des choses. Tout y est passé, de la cave au grenier, sans oublier le jardin ... A coup de photos et mails, on a donné, prêté, jeté, mis en lieu sécurisé (enfin, on espère que Baronheid est un endroit sûr), ...
Les questions existentielles étaient : De quoi avons-nous besoin là-bas ? Qu'est-ce qui part en bateau ou dans nos valises ? Que mettons-nous dans le garde-meuble ? Qu'est-ce qu'on laisse à Liège (fonction des souhaits des locataires) ? En effet, en parallèle, il y avait la recherche des personnes qui allaient habiter notre maison toute rénovée (elle n'a jamais été aussi belle vu les travaux réalisés pour ses 10 ans, un vrai ravalement de façade !) et le choix de notre nouveau "chez nous" à Pékin.
Deux sociétés de déménagement sont venues pour déterminer la taille du container, expliquer ce qu'on pouvait ou ne pouvait pas prendre ainsi que les démarches administratives ... Ah oui, l'administratif est partout. Armez-vous de patience est mon maître mot ! Donc, une fois qu'on a su la date exacte de notre départ (hum hum, le fin juin est devenu le 18 août), j'ai commencé mes caisses (caaaiiiiiiiiiiissses comme on dit en bon Liégeois). J'ai beaucoup pensé à mes amies fan du zéro déchet, aux livres de Marie Kondo ("La Magie du rangement" ou encore "Ranger : l'étincelle du bonheur"... Ça fait rêver hein ?), à la société de consommation (ou même surconsommation) et me suis jurée d'être plus organisée pour le retour (et SURTOUT de réfléchir à deux fois avant d'acheter quelque chose - Et je tiens !!!).
Comme demandé par la société de déménagement, on a également fait un magnifique tableau excel pour les marchandises envoyées par bateau. J'ai pris énormément de plaisir à chercher toutes les références des Lego (et les emballer dans du beau papier bulles), écrire les titres des 300 BDs ("Chou, c'est quand même important de prendre mes BD"), faire des photos de chaque objet. J'avais également commencé à écrire une ligne par vêtement (type, couleur, taille, marque, prix, ...) mais quand ils nous ont indiqués (un peu tard) que seuls les habits d'une valeur supérieure à 400 euros devaient être répertoriés, ils ont fait ma journée. Le bonheur de supprimer toute une colonne excel, j'adore :)
Sur les deux mois, je pense être allée au moins 20 fois au parc à containers avec des feuilles, des branches, des vieux cours, des gravas de la cave (elle est plus propre que lors de notre achat en 2007), des briques, des plastiques, ... Finalement, je venais avec des figues du jardin pour les ouvriers :)
Bon, elle n'avait que ça à faire la fille, me direz-vous ... oui et heureusement (pour mes proches :)) ! Entre les visites, la super annulation de notre première locataire (qui malgré trois passages à heures différentes n'avait pas compris que la Rue Wazon était une rue de passage), les revisites un mois après du coup, la vie avec deux bonhommes sans leur papa mais dans le lit de leur maman chaque nuit, les fêtes sans mon homme, les papiers, la vente de la golf, le petit (euh GROS, ENORME) stress de tout quitter, les cours de chinois, d'anglais, les vaccins, les visites médicales, les retrouvailles à Pékin, les multiples changements sur nos dates de départ (entre janvier et août 2018, c'est quand même 8 mois, non?), le pneu crevé (enfin, explosé), la gestion de la fin des travaux (et ces fameuses boîtes aux lettres du 87), les aurevoirs, les retours de Gilles, ... Pour ma gestion des émotions, c'était suffisant (mais ces mois ont été merveilleux !).
J'étais super heureuse, quand Gilles m'a annoncé qu'après six semaines d'absence, il serait de retour pour le chargement du container. Afin de fêter cela, il avait invité les pongistes et ping ladies pour le match de foot (veille du Jour J). Etant un peu sur les nerfs, un "comment ça va ?" du Grand Jacques a réussi à me faire éclater en sanglots. C'est chaque fois pour sa pomme :) Pauvre Jacques, ta reconversion est toute trouvée ! Après une remise au point du couple Back-Archambeau, j'ai pu apprécier à sa juste valeur ce moment footballistique.
Le jour J (19/06), un énorme camion se garait devant chez nous. Par chance, il est arrivé car il a eu un souci technique sur l'autoroute. Du coup, il ne savait plus bouger et une dépanneuse est venue avec un autre camion. Ça fait du bazar tout cela. En tout cas, un déménagement avec un société spécialisée, c'est cool. Ils prennent dans les armoires et emballent, ils démontent les meubles en deux temps trois mouvements, ... (si j'avais su qu'ils transvaseraient mes caisses dans leurs caisses :)). A trois, ils ont été super efficaces. L'aprèm, un élévateur venait récupérer les cartons, notre lit, les armoires, ... A 16h00, l'affaire était dans le sac. On disait au revoir à nos biens pour deux, trois (voire même quatre) mois. Et Gilles me dit, tu vois qu'il ne fallait pas stresser (J'aime mon homme!). Bon, au vu des étiquettes collées sur nos 100 paquets, j'ai quand même eu peur que cela n'arrive pas à bon port ...
Il nous restait le minimum pour les dernières semaines (enfin 2 mois) en Belgique. Juste ce qu'il faut pour dormir, manger, s'amuser et recevoir :) Gilles reparti en Chine, j'en ai profité pour nettoyer, balayer, casa toujours pimpant, ... Bon, c'était la fin le plus difficile. Les petits trucs qui traînent, les enfants qui redécouvrent des magnifiques bricolages de la crèche, les derniers papiers, les fameuses armoires fourre-tout (vous en avez une aussi?). Je pense que c'est à ce moment là que tu te rends compte aussi que tu ne peux vraiment plus faire marche arrière et que les dernières semaines sont comptées (le stress monterait-il?). Tu ne peux plus esquisser ta tâche pour quelque chose de plus important (ou surtout plus gai, genre un petit resto entre copines), tu dois juste finaliser ! Heureuse que Gilles soit de retour pour le grand final. Sa stratégie (pièce par pièce, ne plus s'éparpiller) a été gagnante.
On a fait comme si on partait à la date convenue (de toute manière, on n'avait plus de lit, au chaud dans le garde meuble) pour être plus cool la dernière semaine. C'est avec la larme à l’œil que j'ai fermé la porte du 85 Rue Wazon. Soulagée mais triste de quitter notre maison et nos voisins. Je trouve que les petits ont été merveilleux pendant ces moments. Acceptation de ne plus voir leurs jouets, de vivre dans une maison vide, de déménager chez les grands-parents, de partir vers l'inconnu. Chapeau bas nos enfants ;)
Puis on est parti avec nos cinq valises. Et on a survécu avec nos six assiettes, notre poêle et notre casserole. Je n'aurais pas su recevoir douze personnes quoique :)
On prenait un peu des nouvelles de notre container. Il avait quitté le pays le 30 juillet et nous apprenions qu' "Après être parti du port d’Anvers, nous étions informés par la ligne maritime que votre conteneur avait raté le bateau à Rotterdam ". Ce mail nous a fait sourire. Un container qui oublie de prendre son bateau :)
Puis un mardi, on nous a contacté pour nous dire qu'il arrivait le vendredi deux novembre. Zut, j'avais bloqué la date depuis deux mois pour voir Bernard (un copain de l'Institut Confucius) accompagné de 2 profs et 14 étudiants dans le cadre d'un échange Chine-Belgique. Il amenait un colis spécial préparé par ma maman. Je devais y aller ! J'ai donc croisé ce camion jaune et cette camionnette avec 7 personnes qui sont sorties d'un coup. J'ai laissé mon homme avec cette fameuse équipe. A midi, tout était remonté et dispatché dans les pièces. Il me restait qu'à rentrer pour la pile de linge (enfin les piles ...). J'ai regretté ne pas pouvoir passer la journée avec les Liégeois (visite du Temple des Lamas et de Confucius) mais je me voyais mal laisser Gilles tout faire. On a tout récupéré (c'était un peu la grande interrogation au vu des nombreux contrôles).
Les retrouvailles enfants - LEGO ont été à la hauteur de nos espérances. Ils redécouvrent leurs jouets et les parties de Stratego, Monopoly ont repris leur cours ici. On n'a pas encore sorti "Les mystères de Pékin" mais ça ne saurait tarder ... (et vous, vous connaissez aussi M. Lee Pres'Hing et Mme Dia Mang ?)
Merci à Antonia qui, chaque lundi, m'a mis une pression de malade en vidant les armoires, à mes parents (une vraie tornade pour la cave et le jardin), à mes beaux-parents pour la partie œnologie, à nos amis pour les aides ponctuelles (Bernard / Valérie et le toboggan), à nos voisins pour le support logistique, à Nicolas pour la gestion des locataires, à nos soeurs, frères, beaux-frères, belles-sœurs pour le camion, les derniers travaux, l'espace de stockage chez eux, ... et à Gillou pour son optimisme légendaire ! Et si on se donnait RDV dans trois ans ? Même jour, même heure, mêmes potes ...
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Pawel (mercredi, 21 novembre 2018 11:29)
Quelle expérience :-) Le bonheur par le vide, tu connais maintenant :-) Moi, Carol m'a presque contaminé... J'essaye de ne plus rien rentrer sans sortir un truc :-) Cela dit, ya pas besoin d'aller en Chine pour ça, nous, on a décidé de tout péter chez nous pour tout sortir (cela dit, on n'est moins efficace que vous, ya toujours un stock de caisses dans la petite maison d'à côté) :-)
En tous cas, dans 3 ans, tu peux compter sur moi pour amener le vin :-) :-) :-)
Pawel (mercredi, 21 novembre 2018 11:30)
C'est pas plutôt 2 ans et demi d'ailleurs maintenant? :-)
AFA (lundi, 26 novembre 2018 08:29)
Pawel, cela me fait toujours plaisir de lire tes messages (qui me font beaucoup rire). Cela confirme la raison de t'avoir choisi comme témoin de notre mariage :)
Gros bisous à la famille et à dans un mois