Après les temples d'Ankgor, un peu de repos ... enfin version Back-Archambeau !
Pour rejoindre Sihanoukville, vol intérieur avec petit avion à hélices, j'étais contente d'embrasser le sol (comme JP II) ! En effet, j'ai un petit peu (un tout petit peu) peur de l'avion. Malgré les multiples explications de Gilles sur les progrès de l'aéronautique, je deviens blanche à la moindre petite zone de turbulence. Mais bon, avec mes pigeons voyageurs, je ne suis pas sortie de l'auberge ;)
Le trajet aéroport - hôtel ne nous a pas emballés. Des travaux partout, des immeubles non terminés, du plastique à perte de vue, ... Cependant, je ne peux pas avoir un avis objectif avec deux jours passés ici. Certains nous ont juste dit : c'est "un peu" la zone. Selon nos lectures, la ville serait en plein développement et prise d'assaut par nos compatriotes chinois qui construisent hôtels, casinos, discothèques, ... à la pelle. Par contre, la plage Sokha Beach était magnifique (long ruban de sable blanc ombragé par les palmiers) et finalement, c'est cela qu'on voulait. Nous avons donc profité à fond de notre environnement paradisiaque pour fêter le Nouvel An Chinois (新年快乐 - Xin nian kuai le). Alexandre a adoré dessiner les douze signes chinois dans le sable. Arnaud a profité de son siège et nous du coucher de soleil. Parfait ! Le lendemain, c'était menu "piscine / plage". Après avoir lu nos livres, fait nos longueurs en améliorant notre style, nagé sous l'eau avec les petits sur le dos, observé les habitudes de nos amis Chinois autour d'une piscine, ... On était prêts pour un peu plus de sensations et à Koh Rong Island, on a fait le plein !
Malgré une attente un peu longue pour la voiture réservée initialement à 8H25 et, ... qui n'est jamais arrivée. Et après avoir posé 100 fois la question : "Vous êtes certains qu'on ne va pas rater le bateau ? Non, non, Monsieur, le bateau vous attend (c'est cela oui ;)) et la voiture va arriver :) No Problem, no problem, no problem, ... " Gilles commençait un peu à s'énerver (fait assez rare pour être mentionné). Finalement, après un trajet épique (dur dur les montées avec quatre personnes à l'arrière d'un tuk tuk), on était installé dans le bateau prêts pour une heure de traversée !
Directement sur l'île, nous décidons de louer des scooters pour quitter la zone fort fréquentée du petit port (cafés, guest houses, petits restos, ...). Après quelques recommandations des routes à prendre ou non (hum, hum), nous voilà cheveux au vent avec nos petits loups à l'arrière. Après cinq kilomètres, nous longeons des plages de sable blanc désertes avec une eau translucide. Splendide ! Premier arrêt. L'eau est délicieuse. Nous remontons sur nos bolides pour tenter une autre plage. Bien sûr, pas d'écriteau, pas de direction et on se retrouve finalement dans une forêt avec des descentes (et montées of course), de belles grosses pierres par terre (non Gilles, je n'exagère pas !), des passages sur des ponts et la naissance d'un manque de confiance de mon côté. Malgré des passages réussis haut la main, je commence à sentir une certaine fatigue (crainte) ... et l'erreur technique arrive à du 5 km/h (Gilles dit 2) peut-être la raison de la suite à savoir ... la chute ! Heureusement, plus de peur que de mal (c'est moi qui me suis tout pris, Arnaud n'a rien). Après discussions, on décide qu'on ne verra pas Lonely Beach (elle portait bien son nom celle-là. I feel lonely, I'm so lonely, I feel so low ...). Qui dit demi-tour, dit retour en arrière, même chemin, ... On échange nos motos (celle de Gilles est plus stable et il le reconnaît), nos coéquipiers (Alex me fait des séances de garde confiance, tu vas y arriver, je crois en toi. Futur psy ce petit ?) et Gilles s'amuse à faire des A/R pour les passages que je ne veux plus faire. Il me confiera plus tard qu'il aimait bien ce petit côté technique (Pffff).
On se retrouve enfin sur la magnifique plage de Long Beach et on n'hésite plus : on plonge. Les blessures seront vite nettoyées (vive les cours de secourisme) et le côté "love fun paradis" retrouvé. On ne fait que profiter. L'heure tourne malheureusement. Il est temps de retrouver le monde. En passant dans un mini village, Alexandre me dira qu'il n'y a que des Hipsters ici (c'est vrai que le côté barbu à tatouages est fort présent) et me rejouera en boucle le sketch de Norman le youtuber. J'adore le concept ;)
Avant de reprendre le bateau, retour à la réalité en observant ces courageuses dames qui ramassent sans relâche les déchets qui s'échouent sur la plage. Avec "Black" de Pearl Jam (musique de fond dans le café), les larmes me montent directement aux yeux. Je les garderai pour moi derrière mes grosses lunettes de soleil. Je peux déjà vous dire que ce voyage m'a retournée par ces contrastes.
Retour en bateau version "Sardines, tangage, roulis, sac en plastique et vomi". Les pieds du Monsieur derrière Arnaud étaient contents :) Retour en tuk-tuk dans le trafic de Sihanoukville illuminé et gros dodo après cette journée d'aventuriers de seconde zone !
C'est avec des yeux d'enfants que nous avons fait le trajet vers notre nouvelle destination. Quatre heures de route en observant les villages, en admirant les paysages, ... pendant qu'Arnaud dormait à poings fermés et qu'Alexandre jouait à l'architecte Mine Craft. A l'arrivée, taxi bateau (20 minutes) sur la rivière Tatai pour atteindre le 4 rivers Floating Eco Lodge. Après deux gros hôtels, changement d'ambiance : glamping ou comment allier camping et glamour (hum hum). Intimité, calme, pas de réseau, pas de piscine et WELCOME TO THE JUNGLE (comme dirait ce bon vieux Axl Rose, clin d'oeil à Delphine). Lodge avec des tentes flottantes ou non (pour les familiales), un service et accueil irréprochables, un environnement magnifique, des sourires, des excursions diversifiées, un restaurant à l'écoute, ... Le tout construit sur le modèle d'un éco-tourisme respectueux de la nature et de la population locale. Rien à redire à part vous conseiller d'y passer quelques jours.
Donc, une fois les valises déposées, nous avons plongé dans la rivière, expérimenté la nage à contre sens (ou comment faire du sur place), fait nos aventuriers aquatiques (plus dans mon élément que sur un deux-roues), improvisé le scénario d'un nouveau film d'horreur (La loutre), ... On a bien rigolé (j'assume qu'on est un peu gamin). Ensuite, un peu de lecture et un UNO mémorable sur notre magnifique terrasse à l'ombre des palmiers.
Après une nuit écourtée pour moi (je ne sais pas pourquoi mais je me suis revue avec mes copains d'EAA en Egypte), nous prenons le large pour nous rendre aux cascades de la Rivière Tatai. Durant le trajet, nous admirons le paysage grandiose. Jungle luxuriante, large rivière paisible, zénitude garantie. Aux chutes, nous explorerons aussi bien l'amont (véritables piscines naturelles) que l'aval (débit moindre vu la saison sèche). L'eau y est claire et provient de la Chaîne des Cardamomes. Cette région est encore bien préservée. Nous passerons quatre heures à barboter, plonger, sauter, escalader, nous cacher sous les chutes, nous reposer (surtout Arnaud qui a un peu du mal avec les 35 degrés version humide) et faire un peu de kayak (pour Alexandre). Véritable terrain de jeux peu fréquenté et avec un guide vraiment sympa. Après cette journée, notre soirée fut calme, très calme. Du coup, le matin, j'étais en grande forme pour admirer le lever du soleil et essayer de voir les loutres pendant que mes trois loustics dormaient.
Notre sortie nous permettra de visiter une école (sans enfants car samedi), un village de pêcheurs et également faire du kayak dans la mangrove. Ce jour, lendemain d'une sortie aquatique intense, on sent les enfants fatigués (surtout le grand). Ils se reposeront sur le bateau. Nous profitons de ce silence. C'est rare de ne pas avoir Alexandre qui discute non stop (on se demande de qui il tient). Comme on s'en doutait l'école n'a rien à voir avec les nôtres. C'est intéressant de montrer aux enfants comment cela se passe ici. Le guide nous montrera l'alphabet Khmer. Pour nous, c'est du chinois mais avec des courbes. Il nous expliquera également les difficultés rencontrées pour accéder aux écoles (en bateau), pour trouver des professeurs, ... En effet, on est complètement paumé dans la jungle (à une heure de bateau de la route principale). Ensuite, nous passerons un peu dans le village (je me sens toujours un peu gênée mais nous sommes toujours accueillis avec de grands sourires). Le guide nous informera que la langue thaï est très souvent parlée ici. Avant le génocide, cette région hébergeait de nombreux Thaïs installés depuis de nombreuses générations. Suite aux "Khmers rouges", la plupart sont repartis en Thaïlande tandis que d'autres se sont repliés dans la jungle ...
Après un bon repas pris sur le bateau, sortie sportive avec une promenade en kayak. Nous nous perdons dans la mangrove (brève définition : écosystème dynamique caractéristique des littoraux tropicaux ou subtropicaux et constitué principalement de palétuviers, arbres possédant des racines échasses. Elle est extrêmement utile pour la protection des terres). Nous sommes impressionnés par ces arbres dont les branches et racines s'embrassent dans l'eau. On est seuls au monde accompagnés du chant des oiseaux. Les enfants reprennent vie et roucoulent aussi. Magique (Caro, rassure toi. Je n'avais pas 30 litres d'eau dans mon kayak comme en juillet). Nous rentrerons à l'hôtel bercés par le mouvement de la rivière Tatai. A la tombée de la nuit, une petite surprise nous attend avec la découverte d'arbres complètement illuminés : merci les lucioles !!!
Et vous, vous êtes plutôt plage ou jungle ?
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Pawel (jeudi, 21 février 2019 17:24)
Tu ne laisserais pas Alex ou Arnaud conduire la prochaine fois? :-)
AFA (vendredi, 22 février 2019 01:23)
Pawel : je vais envisager la chose. Même à vélo, je pense que je n'aurais pas tenu le coup de cette descente ;)