Et dire qu'on remettait en question ce voyage ... On a bien fait de partir ! Gros coup de coeur pour cette île des Philippines : Camiguin, come again !
Dix jours avant notre départ, le Volcan Taal (situé à environ cinquante kilomètres de Manille) s'est réveillé. Avec comme conséquences plusieurs séismes, une explosion phréatique et magmatique, des secousses sismiques, d'énormes chutes de cendre, des vols annulés et surtout l'abandon par des milliers de personnes de leurs maisons. Malheureusement, à ce jour, ils n'ont pas encore tous pu retrouver leurs biens car le volcan est toujours actif. Cependant, pour nous, les vols ont repris et nous avons décidé de quitter un Pékin anxiogène. Je pense que vous connaissez la raison de ce climat. Depuis début décembre, on parle du coronavirus qui a touché essentiellement la ville de Wuhan. Mais lors de notre départ (23 janvier), l'épidémie a commencé à se répandre en Chine et en dehors des frontières. Alors que nous n'avons vu, pendant notre première année que très peu de personnes masquées ; aujourd'hui, c'est le parcours du combattant pour trouver des masques. La Chine a pris des mesures drastiques : fermeture complète de villes (aussi grande que la Belgique), des écoles, des entreprises, construction d'hôpitaux en deux semaines top chrono ... afin d'éviter la propagation. Nous sommes sous ou sur informés. Les rumeurs et réseaux sociaux s'affolent. Un véritable "China bashing" se met en place. Qui croire ? La panique s'installe entraînant une propagation de stéréotypes racistes. On reste positif ici. On suit les procédures d'hygiène (se laver les mains, éviter les foules, ...). Depuis notre retour, nous sommes en quarantaine à la maison. Gilles fait du home working et les enfants du home learning (et moi du home teaching 😊). On essaie de trier l'information et suivre les nouvelles données par les scientifiques du monde entier. L'intervention du Docteur Charlotte Martin, spécialiste des maladies infectieuses à Saint-Luc, nous a rassurés (Journal de 13H de la RTBF - 1 février 2020). Elle a complètement recadré le débat, loin de l'emballement médiatique (tout le monde se croit médecin de nos jours ...). Je vous conseille d'aller voir cela. Bref, nous faisons attention. Je vous remercie de prendre si bien soin de nous à distance. On fait gaffe et on pense à vous. Couvrez-vous aussi pour l'épidémie de grippe. On vous aime 🥰
J'ai fini ma parenthèse moins comique et souhaitais partager nos premiers jours aux Philippines. Pour atteindre Camiguin, nous avons mis 26 heures porte à porte : deux avions, voiture, bus, bateau, de longues attentes aux aéroports (avec un petit stress avec notre Alexandre "somnambule") mais la fatigue s'est vite dissipée en découvrant ce petit coin de paradis. Cette île, aussi nommée "l'île née du feu", comporte la plus forte densité de volcans au monde (j'ai eu peur que leur grand frère Taal les réveille tous les sept 😊). Elle a hérité d'un relief escarpé et se décline en cinquante couleurs de vert et de bleu. Dès notre arrivée en bateau, nous sommes impressionnés par sa végétation luxuriante : jungle, palmiers, fleurs, ... et par sa mer cristalline. Je n'ai jamais vu une eau aussi limpide ! Au port, les sourires nous font également chaud au coeur. Un petit bus, fort différent de ce qu'on connaît en Europe, nous amène à notre lieu de résidence Bintana Sa Paraiso Binunsaran. L'accueil est chaleureux, les chambres simples mais fonctionnelles et la vue grandiose. Nous surplombons complètement l'île : volcan versus océan. Nous y passerons quatre jours magiques même sous la brume qui donne une certaine atmosphère à notre cocon. Petit bonus pour les loulous : quatre petits chiots.
Après une bonne nuit de sommeil et une matinée "glande" au bord de la piscine, nous étions chauds pour chevaucher nos scooters, meilleur moyen de locomotion pour découvrir l'île. Eh oui, je me suis réconciliée avec le "deux roues" 😃 C'est sûr que les rues ici sont plus praticables que la forêt cambodgienne. Quasi pas de voitures, ni de camions et pas de grosses pierres. En cas de passage plus délicat, Alexandre s'amuse à me dire : "On a fait pire hein ? " 😂. Arnaud a repris confiance en sa maman (et moi aussi, ouf). C'est donc libre comme l'air que nous nous déplaçons. Notre premier arrêt sera le Old Volcano et son chemin de croix. Ah oui, pour nous, les Philippines, c'est un véritable dépaysement : fini les bouddhas, les temples, on retrouve les églises et le christianisme. Les 12 étapes de Jésus, on les a vécues avec notre croix aussi : merci Arnaud. Dès le stade six, on a appris qu'il détestait les volcans, que nos vacances étaient nulles et qu'on lui avait dit que le premier jour serait cool et ce n'était pas le cas (bon, il avait raison à moitié sur ce dernier point). Après la pluie, le beau temps et les choses sont vite revenues dans l'ordre. Nous avons été émerveillés par la vue mariant la mer et la jungle, le bleu translucide et le vert. Sur notre retour, nous avons été surpris par le changement rapide du temps. En deux minutes, le ciel s'est assombri et nous avons été rincé par une pluie tropicale. On était prêt pour un concours de Miss et Mister T-shirt mouillé ou pour tourner dans la pub Tahiti Douche !
Le lendemain, journée sous le signe de la mer avec la visite de l'Ile Mantigue située à 30 minutes en bateau de Camiguin. Elle est caractérisée par une forêt "jungle" entourée de plages de sable blanc. Après deux mètres de nage, nous sommes déjà entourés d'étoiles de mer colorées, de coraux, de poissons (même Némo) et surtout d'oursins (attention à vos petits petons !). En vingt minutes, vous pouvez faire le tour de l'île à pied. Ensuite, nous avons traversé sa forêt comme de vrais aventuriers (Indiana Jones nous voilà !). Nous avons passé trois heures sympa avec vue sur les îles de Camiguin et Mindanao. L'après-midi, nous avions rendez-vous avec les palourdes géantes. Nous en avons appris beaucoup à ce sujet grâce à de jeunes écoliers. En effet, le week-end, des enfants (avec un anglais parfait) font la visite du sanctuaire. Nos petits sont impressionnés par ces jeunes Philippins. Saviez-vous que les palourdes avaient un sexe masculin pendant leurs six premières années et ensuite un sexe féminin pendant les six suivantes pour finir hermaphrodite à l'âge adulte ? Ca vous en bouche un coin (vous pouvez nous inviter le mercredi soir maintenant 😊). Après la visite guidée, nous avons plongé pour les voir dans leur environnement naturel. Plonger est un grant mot pour nos dix premières minutes. Comme des bleus, nous étions sans chaussures d'eau (du coup, impossible de marcher sur les pierres et coraux). Nous étions tous les 4 comme des "cons" en train de nager dans trente centimètres d'eau (alors que nos guides étaient debout avec leurs tongues). Bon, en tout cas, on les voyait bien ces palourdes toutes colorées (on avait le nez dessus). Nous avons commencé par les petites tailles pour finir par celles de deux mètres (en pleine mer). On en a vu des centaines en plus des magnifiques coraux. Petite précaution d'usage : ne mettez pas le pied ou le doigt dedans, sinon, elle se refermera comme une huître 🦪 ! Pour notre retour, nous avons pris une autre route, admiré le coucher de soleil sur la mer, les couleurs changeantes dans la forêt. Nous sommes dans les décors de "Jurassic Park". Cette île est vraiment magique et va encore nous étonner.
Dimanche, quatre heures du matin, le réveil sonne ... Enfants embarqués, trente minutes de scooter dans l'obscurité, le Hibok-Hibok nous allons monter (oufti, je ne sais pas si c'est le fait d'être en quarantaine qui me rend poète 😃). Ce volcan (1332 m), dont la dernière éruption remonte à 1951, est le plus jeune et le seul actif des sept volcans de l'île. Il est placé sous haute surveillance. Nous avons rendez-vous avec Bary, notre guide local. L'hôtel nous a préparé notre petit-déjeuner que nous dégusterons dans le cratère. Mais avant cela, il faut monter, monter, monter. Et trois heures, c'est long, long, long. Peu de points de vue, on ne voit que la jungle. Après une heure, Arnaud craque. Mais un oeuf dur lui donne une énergie de feu qui ne le quittera plus. Alex, ce sera lors de la descente vers le cratère. Il tombe, se prend une branche mais bon, le sourire reviendra vite. Nous voilà arriver au cratère : énorme ! La vue est impressionnante surtout avec la brume qui se lève. On prend notre petit-déjeuner près de l'étang. Petite pause GSM pour nos garçons (on essaie de les gérer au mieux pour la suite). On décide de prendre un autre chemin car monotonie, on te déteste. Eh là, c'est de l'aventure pure : chemins escarpés, escalades (même avec une corde), pierres glissantes, mousse, vues splendides sur la mer mais aussi sur le cratère. Les enfants adorent et plus de plaintes. Bon, il est temps de redescendre. Après une heure, on demande à Bary : "C'est encore loin grand Schtroumpf ?" Et là, le coup de grisou lors de la réponse : "encore trois heures de marche". Oh PPP... (Purée). La dernière partie fut du style "Un jour sans fin". Pour nous aussi : jambes en coton, multiples chutes sur les fesses, les pieds qui chauffent et cette jungle ("Welcome to the jungle, we've got fun and game ! You know where you are ? You are in the jungle, baby", Merci Axl Rose) MAIS MAIS on l'a fait et comme c'était beau : 15 km, 1200 m de dénivelé, 8 heures en pleine nature. Bravo à nos petits champions ! Gilles a eu droit à un bonus car il a dû pousser le tuk-tuk qui ramait un peu dans la montée. Comme vous vous en doutez, on a terminé l'aprem au bord de la piscine avec vue plongeante sur la White Island (banc de sable blanc sans végétation ni habitation) et la JUNGLE ♥️ !
Notre dernier jour, nous avons exploré une autre partie de l'île (pour info : le tour de l'île fait 64 kilomètres). Petit-déjeuner le long de la mer à Catarman, visite des ruines de l'Eglise San Roque détruite par un volcan (19 ème siècle). Ensuite, nous avons chiller (c'est le mot de l'année selon le journal le Soir, n'est-ce pas Monsieur Back ?) au Bar Chill avec ses hamacs et balançoires. Petite baignade pour observer les étoiles de mer, le retour des pêcheurs et rencontre avec les écoliers aux sourires éclatants. Nous avons dégusté un petit rosé (ça faisait longtemps) dans un restaurant italien, "La Dolce Vita" (ça nous convient bien ce nom). Les Sources de Soda Water (piscine naturelle alimentée par une eau potable) étant fermées, mes hommes ont plongé dans les Chutes Katibawasan : somptueuse cascade de 70 mètres terminant sa course dans un bassin d'eau bien fraîche. Ils ont eu bien bon. Et c'est déjà la fin de notre séjour dans ce petit paradis. Comme vous vous en doutez. On a adoré Camiguin. De par sa taille, elle permet de voyager facilement en scooter. De par sa végétation luxuriante, ses plages de sable noir ou blanc, son paysage escarpé, ses multiples chutes d'eau, ses deux petites îles paradisiaques, son côté peu touristique, ses habitants si souriants et accueillants, nous sommes tombés amoureux de Camiguin. Et comme le dit leur dicton : CAMIGUIN, COME AGAIN !!! Allez-y les yeux fermés.
Gros bisous et à très bientôt à BOHOL
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Christian Back (jeudi, 06 février 2020 10:18)
Un air de paradis terrestre. Par hasard, auriez-vous rencontré un serpent qui vous tendait une pomme ?
Pawel (jeudi, 06 février 2020 16:25)
Tout bon pour l'entrainement pour la grande muraile ça :-)
Stephanie (jeudi, 06 février 2020 16:41)
Bravoooo aux petits mecs pour tous leurs efforts !!! Bon repos at home, gros gros bisous
Sourires du monde (jeudi, 06 février 2020 17:06)
Super article j’adore. Notre séjour a été différent. Bravo pour le volcan. Sophie
Elvire (jeudi, 06 février 2020 20:17)
Ça fait tellement du bien aux yeux de vous voir si heureux <3
Babeth (vendredi, 07 février 2020 08:14)
Que dire! Magnifiques photos et le bonheur est sur vos visages. Les garçons rayonnent. Merci de nous faire voyager bisous à vous 4
Lydie (vendredi, 07 février 2020 16:10)
Voici un beau voyage, de quoi recharger les batteries. On voit que la famille est pleine de ressource devant tant de péripéties c'est tout simplement extraordinaire
Bisous bisous
AFA (lundi, 17 février 2020 04:16)
Merci pour tous vos commentaires. Ca fait plaisir et donne envie de partager nos futures découvertes. A très bientôt
Francis (dimanche, 23 février 2020 10:51)
Avec un peu de retard, je viens de vous accompagner dans votre périple, vos découvertes et c'est un réel plaisir tant au niveau de la lecture (A-F, tu ne te sens pas prête à en extrapoler un roman...? En tout cas, la matière est là et le style super agréable) que du visionnage des superbes photos (je vois que chacun possède son matériel :-) ! M'en vais découvrir la suite maintenant. Bisous à vous tous.
AFA (mardi, 25 février 2020 10:03)
Merci Francis pour ton retour positif sur ce voyage et ta perspicacité par rapport à notre matos photos :-)
Biz à la famille
Ascension (samedi, 26 septembre 2020)
J adore votre article, félicitations. J ai envie d y aller vraiment aux Philippines �� mais il y a la barrière de la langue me concernant l anglais ! Personne ne parle français ? Vos photos sont splendides, merci de votre partage.
AFA (samedi, 26 septembre 2020 16:36)
Bonjour Ascencion, merci pour votre commentaire. C était un voyage magnifique. Je pense qu il est toujours possible de trouver qn qui parle français. Il faut déjà voir quelle île vous souhaitez explorer !